Présentation de Ana

Ce jour-là, Ana venait juste de s'endormir, pour se diriger vers le pays des rêves, dans son lit qui paraissait immense comparé à sa taille de jeune enfant. On pouvait pour l'instant lire sur son visage la douceur de l'innocence, qui aurait attendrit n'importe qui...

Le pays des rêves en question était plutôt, en fait, une immense fête foraine, ou jouissait les gens qui la traversaient. On entendait des cris partout, des éclats de rire, quelques pleurs par endroits. Ana se trouvait à côté d'un stand de tir, où il fallait viser des ballons pour pouvoir gagner un nounours. Elle savait exactement celui qu'elle voulait, s'était le plus gros, le plus encombrant et surtout le plus voyant. En parfaite petite gamine, elle fit un joli sourire à la personne qui s'occupait du stand, lui tendit de la monnaie qu'étonnement, elle avait trouvé dans sa poche. La jeune fille avait un fusil en main, appuyée sur le stand, elle visait calmement et avec précision les ballons de toutes les couleurs qui se trouvaient en face d'elle. Un, deux, trois, ils éclataient tous lorsqu'elle appuyait sur la gâchette, c'était peut-être ce rêve qui la faisait paraître une excellente tireuse. L'homme qui tenait le stand, surpris de voir cette enfant réussir à faire exploser tous les ballons et à chaque fois du premier coup la regarda d'un air méfiant. Il resta quelque seconde figée puis s'avança vers elle, un nouveau sourire aux lèvres :

« GENIAL, tu as réussit à faire exploser tous ses ballons ! Tu as le droit à la peluche de ton choix ! »


Heureuse d'avoir réussit, elle désigna du doigt l'énorme ours en peluche rose fluo qu'elle regardait avec envie il n'y a pas si longtemps que ça. L'homme lui tendit l'ours avec le même sourire aussi hypocrite que tout à l'heure et retourna voir d'autre client, qui eux, étaient en train de se ruiner pour gagner une peluche d'environ 20 cm. Contente de ses jolis coups de carabine, la petite continua son chemin, afin de voir ce qu'il y avait d'autre à faire ici. Elle regardait d'un air intéressé les barbes à papa, les sucettes, et les bonbons présents sur à peu près chaque stand. Au loin, elle aperçut un animal étrange, avec une grosse fourrure au niveau du coup, en se rapprochant, elle vit que c'était effectivement un lion. Elle le regarda pendant pas mal de temps, lorsqu'elle entendit des éclats de rire dans le chapiteau qui jouxtait les cages des lions et des autres animaux. Intrigué par tout ce bruit et par le fait que ce qui se passait à l'intérieur devait sûrement être drôle, sa curiosité la poussa à pénétrer dans l'immense tente rouge.

Ses petits pieds foulaient lentement le sol, jusqu'à arriver à l'entrée du chapiteau, elle ne voyait toujours pas très bien l'intérieur et décida de rentrer. A sa grande surprise, ce qui se passait à l'intérieur semblait tout d'un coup beaucoup moins drôle. Une fois à l'intérieur, les bruits avaient disparu, elle distinguait à peine la porte par laquelle elle venait de passer et malheureusement pour elle, celle-ci semblait s'éloigner peu à peu. Tout à coup, elle entendit des rires, pas ceux d'enfants joyeux qui s'amusent, des rires sadiques qui vous glacent le sang. Elle se raidit d'un coup, déjà apeurée par la situation, comment sortir d'ici ? C'était la première question qu'elle se posait et qui tournait dans sa tête sans s'arrêter. L'enfant réfléchit quelques instants, il ne fallait pas qu'elle s'affole, sinon elle perdrait tout contrôle de la situation qu'elle n'avait déjà pas bien en main.

Après les rires étranges, une musique vint les accompagner, une musique de cirque, celles qui accompagne souvent ses espèces d'acrobates. Ana reprit peu à peu son calme mais se rendant compte que cette chanson aussi spécial que ses rires étaient plus qu'appropriés à ça plus grande peur, elle n'y arrivait pas très bien. Dans quelques instants sûrement, elle verrait ce qui lui fait le plus peur, ses êtres déguisés, effrayant et bête, elle était sûre qu'ils allaient venir la menacer. Mais la menacer de quoi au juste ? Pour l'instant ce n'était pas ce qui la préoccupait, il fallait à tout prix qu'elle sorte d'ici, c'était une priorité.

Sachant que de toute façon, elle serait terrorisée dans quelques instants, il ne lui restait à vrai dire pas tellement de solutions… D’ailleurs, il n’y en avait pas, elle avait beau chercher, aucunes portes, aucunes ouvertures ne lui permettait de s’échapper de se lieu sordide. Après deux longues minutes d’une grande hésitation, elle commença à distinguer une lumière lointaine, en regardant vers le haut, ce qui devait normalement être le sommet du chapiteau. Au fur et à mesure, cette lumière s’amplifiait, comme si elle se rapprochait et grandissait par la même occasion. Cette source de lumière devenait immense, elle prenait maintenant presque toute la place, sans pour autant laisser de quoi apercevoir autre chose qu’elle-même. La petite Ana, pétrifié par cette arrivée soudaine, ne bougeait pas, c’était la première fois qu’elle voyait une telle chose. Malgré l’intensité de cet éclairement, elle n’avait même pas pensé à se cacher les yeux, qui auraient pu, eux, être atteint par ce fléau. Cette étrange lueur commençait à tourner et à prendre la forme d’une gigantesque sphère, qui elle même semblait former autre chose peu à peu. Fascinée par ce spectacle sans pareil, la jeune fille en restait bouche bée. Une seconde plus tard à peine, la sphère avait changée de couleur, elle variait dans les ton, passant du rouge au bleu, du violet au noir, du noir au rouge, etc. La forme de cette chose étrange commençait à se métamorphoser, on pouvait finalement distinguer une silhouette humaine, ou presque. La fin de cette transformation arrivait et comme l’avait prévu Ana tout à l’heure, il s’agissait bien d’un clown, être immonde qui la dégoûtait le plus au monde.

Elle voulait partir, courir, n’importe où, là où elle ne verrait pas cette chose, là où elle serait en sécuité. Son cœur commençait à s’affoler et battait plus vite que jamais. Elle ne contrôlait plus se qu’elle faisait et d’ailleurs elle ne faisait pas grand chose, la bouche toujours ouverte, elle tremblait de tous ses membres. Le clown, comme il se doit, était vêtu d’un accoutrement grotesque aux couleurs aucunement assorties. La chanson avait repris mais elle était nettement moins forte que tout à l’heure. Le clown commençait, lentement, avec un sourire qui prenait tout son visage, à se rapprocher de la jeune fille. Il l’observait avec ses yeux maquillés de blanc de rouge et de noir, comme un animal qui regarde la nourriture que l'on lui apporte, qu’allait il lui faire ? Elle qui n’avait aucun moyen de sortir d’ici ni même de faire un pas sur le côté, pourtant, elle en avait tellement envie. Il tournait autour d’elle tel un pervers psychopathe. L’être abjecte était maintenant juste derrière elle, il se pencha pour atteindre son oreille et lui chuchota :

« Qu’est ce que tu vas faire ? Tu as envie de mourir comme ça ? Pourquoi tu trembles, il ne faut pas, tu va venir jouer avec moi ! J’ai envie de m’amuser un peu avant de te faire mourir . Tu vas voir, ça va être très amusant ! »

Elle suffoquait presque tellement la peur s’emparait de son corps, son esprit lui ordonnait sans cesse de se reprendre en main mais le reste de son corps n’était pas tout à fait d’accord. Le clown, qui commençait à s’impatienter d’attendre la réponse d’Ana, se tourna en sens inverse et appuya sur une sorte de bouton. Aussitôt, la lumière s’alluma, une lumière tout à fait normal, comme elle aurait pu l’être tout à l’heure lorsqu’elle avait cru entrer dans un chapiteau remplis de rire et par conséquent de monde. Lorsque la lumière fut, la jeune fille pu découvrir en face, d’elle, tout ce qu’il y avait dans un cirque, les gradins sur le côté, et au centre, elle-même, comme si s’était elle qui devait se donner en spectacle.
Son corps ne tremblait plus, elle était imprégnée d’un sentiment plus profond que la peur, quelque chose d’indéfinissable. Elle regardait autour d’elle, se tournant elle était maintenant face à son ennemie juré, essayant de se persuader qu’en dessous de tout se maquillage et des ses habits plus qu’immonde, se trouvait un humain tout à fait normal. Elle ferma les yeux, cachant ainsi cette vision d’horreur. Elle était plus concentrée que jamais, prête à tout pour sortir d’ici et en finir avec ce monstre. Elle osa tout de même parler, sans s’en rendre compte, elle venait elle-même de provoquer cet être :

« Pourquoi parles tu de mort ? Je ne vais pas me laisser mourir voyons ! Que vas tu faire maintenant je commence à m’impatienter moi ! C’est que j’ai pas que ça à faire ! »

Elle finit sa phrase avant de se rendre compte de ce qu’elle venait de dire, comment avait elle pu, elle qui avait si peur, elle avait pourtant toujours les yeux fermés… C’était sûrement le fait de ne pas voir ce clown qui lui offrait cette force si soudaine. Le clown, semblait à peine choqué par cette intervention de la jeune fille, pour toute réponse, il lui offrit un grand sourire sadique. Il partit chercher quelques objets, pour pouvoir s’amuser, comme il l’avait dit. Voyant qu’il s’éloignait, la petite essayait encore une fois de chercher une issu, malheureusement, cette endroit semblait être clos, sans aucune échappatoire. Notre cher clown revint, les bras chargés d’objets en tout genre, Ana apercevait quelques objets qui lui semblait inoffensifs, elle aurait peut être du se méfier un peu plus. Il posa tout ce qui l’encombrait sur le sol, releva la tête et afficha de nouveau un sourire plus qu’horrible avec toutes les dents sorties.

« Tu vas voir petite on va bien s’amuser AHAHAHAHAHAHAAH TRES BIEN MEME ! »

La dite petite ne réagit pas immédiatement, elle réalisa peu à peu que l’être abjecte qui ne se trouvait pas très loin d’elle allait probablement la supprimer dans très peu de temps. Elle observait, sans pour autant faire voir sa peur, c’était comme si son inquiétude était tellement puissante qu’elle ne se voyait même pas. Un sentiment contradictoire. Au lieu de se mettre à trembler, elle s’avança vers lui, sa vie dépendait à présent de ce qui allait se passer. Le clown souriait toujours autant, la regardant avancer vers lui, il prit un objet dans ses mains, le tourna, c’était une boîte, une jolie boîte, vous savez, celle qui quand on les ouvre, une sorte de clown miniature sort, poussé par un ressors. Pour l’instant, on aurait dit un simple jouet, Ana s’arrêta à quelques mètres du clown. Celui-ci lui répéta à nouveau :

« - On va bien s’amuser, tu joues avec moi ?
- Sa dépend, que me proposes-tu ? »

Ses mots étaient sortit sans même qu’elle le réalise, après tout, elle ne faisait que répondre à une simple question !
Quelques instants plus tard, il se rapprocha d’elle, avec sa boîte, il la lui tendit, comme si s’était à elle de l’ouvrir.
La jeune fille approcha lentement ses mains, un peu réticente, jusqu’à poser une main de chaque côté de l’objet. Elle l’avait bien en main et se demandait se qu’elle devit faire de cette chose, il fallait sûrement l’ouvrir mais comment ?
Le clown répondit à sa question par un simple geste, il appuya sur un petit morceau de bois qui dépassait sur la droite de la boîte. Juste à ce moment là, Ana se sentit soudain imprégnée d’un grand bonheur, elle avait envie de rire, une immense envie de rire, elle s’en sentait même obligée, elle ria finalement. Fort, très fort, elle ne pouvais plus s’arrêter, elle ne se forçait pas, cela sortait et elle ne pouvais pas se retenir. Elle commençait à avoir du mal à respirer, beaucoup de mal, si elle ne s’arrêtait pas, elle n’aurait plus d’oxygène…

« Eh bien ! Qui a t-il de si drôle ? Tu pourrais m’expliquer au moins ! Que je rigole moi aussi ! »

Ses mots sonnaient faux, elle savait bien que c’était de sa faute et son ironie était tellement flagrante que cela ne faisait que raviver se sentiment.

* Je ne vais tout de même pas mourir comme ça, à cause d’un clown immonde ! Il faut que j’arrive à me contrôler ! C’est bien à cause de cette boîte que j’ai commencer à rire ! Il faut que je la referme ! Si je la referme, tout redeviendra comme avant et je n’aurais qu’à me débarrasser de ce clown !! *

Elle riait toujours, essayant tout de même de se contrôler, il fallait qu’elle referme cette boîte, c’était indispensable.
Ana était par terre, pliée en deux et la boîte, était, elle, à quelques pas de la petite fille. Le clown observait la scène, amusé. L’enfant, avec toute la force qu’il lui restait, se tourna, elle mis du temps, l’oxygène lui manquait et cela se faisait sentir. Enfin, Elle attrapa la boîte, et d’un mouvement brusque, réussit à la refermer. En quelques minutes, qui paraissait des heures, elle repris son calme et s’arrêta de rire. Se remettant sur pied, elle se rendait compte qu’elle avait demandé, précédemment, à la chose dont elle avait le plus peur, à quel jeu ils pourraient jouer ensemble. Alors que cette chose, elle, ne souhaitait que ça mort. Même si elle savait que sa mort était peut être proche, elle essayait de maîtriser sa peur tant bien que mal. Elle fixait attentivement l’homme en rouge, blanc et noire qui était à quelques mètres d’elle, la boîte dans la main, elle s’approcha, d’un pas sur et rapide. Une fois très proche de cet être immonde, elle ferma les yeux, ouvra la boîte et l’enfourna dans le vêtement du clown. Après avoir fait cela, espérant que ça marche, elle s’éloigna de quelques pas, pour voir se qui allait se passer. A sa grande surprise, elle réalisa que le clown émettait effectivement un petit rire, mais celui-ci semblait contrôlé.

« AHAHAHAH Petite impertinente, AHAHAHAHAH, retire immédiatement cette chose de là ou tu l’as mise !! AHHHHHHHAHAHAHAHHAHAHAH »

En écoutant la réponse du clown, elle devina que son rire ne serait contrôlé que pendant un temps limité. Heureusement pour elle, se qu’elle avait compris se réalisa, au bout de quelques instants, elle entendit résonner dans sa tête, le rire bruyant et sordide du clown, qui ressentait maintenant, ce qu’elle avait eu le droit de goûter il y avait de ça quelques minutes. En le regardant se détacher de la vie, elle se posait quelques questions :

* Pourquoi n’as t-il rien fait lorsqu’il m’a vu arriver ? Ne s’es t-il pas rendu compte de se que j’allais faire ?*

Il était effectivement étonnant qu’il n’ai rien fait, peut être était ce le simple fait qu’elle ai réussit à s’avancer et contrer sa peur de cette façon qui avait fait qu’elle avait réussi. En tout cas, elle était fière de pouvoir dire maintenant que cette peur venait de mourir, et que c’était elle qui s’en était débarrassée !
Elle entendit tout de même, dans le dernier souffle de cet immonde clown :

" AHAHAhahTe voilà maintenant à DreamLand ... Sale petite gamine...ahahah...."